Pourquoi le MOX pose problème ?

Qu’est-ce que le MOX ?

Contenant 5 à 8% de Plutonium, le MOX est constitué d’un mélange d’oxydes de plutonium et d’uranium appauvri fabriqué à partir des combustibles retraités à La Hague.

Il entre pour un tiers dans la composition du combustible des 21 réacteurs des plus anciennes centrales 900 MW.

Les pastilles de MOX sont plusieurs milliers de fois plus radioactives que celles d’uranium, rendant  la fabrication, la manutention, le transport et le stockage encore plus dangereux. A la sortie du réacteur, le MOX émet plus de radioactivité et de chaleur que le combustible classique, et il faut attendre 60 à 100 ans avant de le conditionner comme déchet. Le Mox rentre en fusion beaucoup plus rapidement (ce qui est arrivé au réacteur N°3 de Fukushima dispersant du plutonium alentours).

Actuellement, l’usine Melox de Marcoule est la seule au monde à produire du MOX ce qui occasionne de multiples transports entre la Hague et Marcoule et de Marcoule vers les lieux de livraison en France et ailleurs.

Pourquoi fabriquer le MOX ?

La France s’est tournée vers la fabrication du MOX pour utiliser le plutonium retraité à la Hague dont elle ne savait que faire.

Par un arbitrage gouvernemental (Rocard, sans enthousiasme) AREVA l’impose à EDF afin de justifier la poursuite du retraitement des combustibles irradiés à La Hague et le maintien de la filière aval du cycle de combustible radioactif.

Ce choix a été uniquement décidé par les technocrates, sans consultation du parlement. Un seul rapport d’information est présenté en 1990 ! Curieusement d’ailleurs, les décrets autorisant l’utilisation du MOX ont été pris bien avant l’échec de Superphénix, comme si d’importants décideurs n’avaient qu’une confiance très limitée dans l’avenir de la surgénération et envisageaient déjà un terrain de repli pour la filière plutonium et l’usine de retraitement.

L’avantage pour Areva d’imposer à EDF l’utilisation du MOX comme combustible radioactif, est de faire diminuer son stock de déchets de plutonium (près de 90 tonnes actuellement) : l’EPR moxé à 100% serait susceptible, dit-elle, de consommer 3 tonnes de plutonium par an, ce qui justifierait ainsi la poursuite du retraitement à la Hague… et la production de nouveaux déchets en amont ! Cela permet aussi d’utiliser les stocks d’uranium appauvri issu de l’usine d’enrichissement de Tricastin… Et puis on pourrait l’exporter si l’on arrivait à vendre nos EPR  à travers le monde !!!

Précisons pour finir, que l’avenir du MOX n’a rien à voir avec le débat actuel sur l’arrêt du nucléaire. Il ne fait qu’introduire un risque supplémentaire ! L’EPR pourrait nous dit-on fonctionner à 100% de MOX. Mais ce n’est pas indispensable puisque la Finlande a choisi de continuer avec le combustible classique pour le sien ! La France peut arrêter sa production sans aucune conséquence sur sa politique énergétique, du jour au lendemain.