Le fiasco de la filière RNR-Na française

RAPSODIE

Premier réacteur nucléaire expérimental à neutrons rapides et à caloporteur au sodium mis en service en 1967 à Cadarache pour développer une utilisation civile du plutonium produit lors de la transformation de l’uranium au cœur des réacteurs nucléaires classiques.

1978 : une fuite se produit sur le circuit primaire.

1982 : un défaut d’étanchéité sur la double enveloppe de la cuve conduit à l’arrêt définitif en 1983.

1994 : l’explosion d’un réservoir de sodium blesse 4 techniciens, tue un ingénieur et interrompt les opérations partielles de démantèlement entreprises.

2012 : les Evaluations Complémentaires de Sécurité post Fukushima révèlent que la tenue du réacteur au séisme n’est pas garantie et décision est prise d’évacuer «au plus tôt» le sodium contaminé et les déchets radioactifs. 23 tonnes de sodium gelé doivent être évacuées vers le site de Marcoule avant le 31 décembre 2013 pour y être traitées.

PHENIX

Prototype de centrale électronucléaire mis en service en 1973 à Marcoule pour démontrer la sûreté des réacteurs à neutrons rapides et leur supériorité en termes de rendement électrique par rapport aux réacteurs à eau sous pression.

De 1974 à 1990 : fuites de sodium sur le circuit secondaire, réaction sodium-eau puis arrêts d’urgence par réactivité négative classé niveau 2 sur l’échelle INES et dont les résultats d’analyse ne sont toujours pas totalement consolidés aujourd’hui.

De 1990 à 1994 : le surgénérateur ne fonctionne pas, sauf pour quelques jours d’essais. Arrêté en 1995, il redémarre en 1998 et subit un nouvel arrêt en 1999 pour mise en conformité avec les nouvelles normes sismiques.

2002 : une réaction entre du sodium résiduel présent dans un réservoir et de l’eau qui y aurait pénétré accidentellement suite à des pluies abondantes provoque une explosion.

2008 : des défauts de fonctionnement d’un logiciel de surveillance anti-incendie sont découverts, l’incident est classé niveau 1 sur l’échelle INES.

2009-2010 : arrêt de la production d’électricité, Phénix fonctionne en réacteur d’irradiation pour des études sur le traitement des déchets à vie longue.

Le montant du démantèlement de Phénix est estimé à 1 Md€.

demantelement-phenix

SUPER PHENIX

Mis en service en 1985 à Creys-Malville en Isère.

1987 : une fuite de 20 t de sodium liquide due à un acier mal choisi se produit dans le barillet de stockage du combustible nucléaire (niveau 2 l’échelle INES).

De 1987 à 1989 : le réacteur reste à l’arrêt.

1990 : une fuite de sodium sur un des quatre circuits primaires principaux, classée niveau 2 sur l’échelle INES, impose la vidange immédiate de 400 t de sodium.

1990 : une partie du toit de la salle des turbines s’écroule sous le poids de 80 cm de neige, nécessitant de reconstruire la superstructure de la moitié du bâtiment.

1994 : une fuite d’argon se produit dans un échangeur de chaleur sodium-sodium à l’intérieur de la cuve du réacteur lui-même.

1997 : mise à l’arrêt définitive. En 11 ans, le réacteur n’a fonctionné que 53 mois. L’électricité produite a rapporté 300 M€ alors que sa construction et son entretien ont été évalués à 8,7 Md€.

Le démantèlement impose de traiter 5 tonnes de plutonium ainsi que 5.500 tonnes de sodium, 20.000 tonnes d’acier et 200.000 m3 de béton contaminés… pour un coût de 2,5 Md€.

la-deconstruction-de-superphenix-1