ASTRID, qu’est-ce que c’est ?

Les nucléocrates planchent depuis plusieurs années sur la 4ème génération de réacteurs nucléaires qui devraient entrer en fonction à l’horizon 2040. Six filières sont envisagées de part le monde. En dépit des échecs répétés des expériences passées (Rapsodie, Phénix, Superphénix en France, Monju au Japon), le CEA, EDF et AREVA ont réengagé des études sur celle des Réacteurs à Neutrons Rapides à fluide caloporteur sodium (RNR-Na).

Dans le cadre de l’article 5 de la loi du 13 juillet 2005 sur le développement des technologies des réacteurs nucléaires du futur et des technologies nécessaires à une gestion durable des déchets nucléaires, il a été décidé de construire un réacteur de démonstration : ASTRID pour Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration

Avec le prototype de réacteur ASTRID, il s’agit d’industrialiser le traitement de certains déchets de la fission nucléaire de l’uranium produits actuellement dans les Réacteurs à Eau Pressurisée, les actinides mineurs, par un processus dit de transmutation qui consiste  à briser ces éléments  extrêmement radiotoxiques en éléments de moindre radioactivité et de demie-vie moins longue, de centaines de milliers d’années à quelques siècles.

En 2010, le CEA a reçu, par convention signée entre l’Etat et le CEA le 9 septembre, 651,6 M€  pour élaborer l’Avant Projet Détaillé (APD) du réacteur dans le cadre du programme des investissements d’avenir (emprunt Sarkozy). Cet APD doit permettre au gouvernement français de prendre, dès 2017, les décisions concernant la construction de ce démonstrateur dont la mise en route est prévue en 2020.

En juin 2012, le CEA a signé avec Bouygues Construction un accord de collaboration pour les études de conception du génie civil. Cette collaboration permettrait « de croiser les apports des équipes du CEA, maître d’ouvrage d’ASTRID, avec les compétences et l’expérience de Bouygues Construction dans le domaine du génie civil nucléaire ».